Interview d’Alexander ZELEZ
Présentes-toi en quelques mots
Je m’appelle Alex et j’ai 38 ans. J’ai la double nationalité : Allemande & Polonaise. J’ai grandi à Düsseldorf (Allemagne), mais ma famille vient de Pologne. Cependant, la Côte d’Azur est ma vraie maison. Je suis d’abord venu pour mes études à Monaco en 2007 à l’Université. Par la suite, j’ai commencé mon premier job, puis je suis devenu copropriétaire d’une société à Monaco, et je n’ai jamais vraiment voulu repartir ! Maintenant, j’ai ma famille ici et mes enfants sont nés à Monaco. Le tennis de table et l’ASMTT ont toujours été une partie fondamentale de ma vie et de mon parcours : je vis ici depuis 15 ans et l’ASMTT est le seul club dans lequel j’ai joué dans la région. Ici, je me sens chez moi, j’ai rencontré des gens formidables qui font partie de ma vie, j’ai regardé le club traverser de nombreux hauts et bas. Grâce à ce sport et le club, j’ai vécu des moments inoubliables. Je jouerai les 10-15 prochaines années si ma santé me permet de continuer à performer à ce niveau là.
Pourquoi le tennis de table et pas un autre sport ?
Au départ, c’était par hasard. J’ai commencé par le tennis en Allemagne. Toute ma famille joue au tennis, donc c’était naturel pour moi de commencer par ça mais j’adorais tous les sports de raquette. En Allemagne, c’était très populaire de jouer au tennis de table pendant les pauses à l’école. J’adorais participer et lorsque l’école organisait un tournoi de tennis de table, j’ai battu des enfants beaucoup plus âgés que moi sans jamais avoir eu une seule leçon de tennis de table. Les organisateurs de ce tournoi m’ont recommandé de venir à quelques séances d’entraînement. J’ai tellement aimé ça et les progrès étaient si spectaculaires que je n’ai jamais voulu faire autre chose.
A l’âge de 19 ans tu quittes l’Allemagne pour la Côte d’Azur, qu’est-ce que le ping et le club t’ont apporté à ce moment-là ?
J’ai quitté l’Allemagne pour mes études. Pendant cette période, j’ai complètement arrêté de jouer au ping pour me concentrer sur mes études. Quand je suis arrivé à Monaco pour mon Master, je ne connaissais personne sur place à part quelques autres étudiants. Je ne connaissais que quelques mots de français à l’époque et je savais que le seul moyen de rencontrer les locaux c’était de s’intégrer, j’ai donc immédiatement recommencé le Ping à l’ASMTT. La première fois que je suis arrivé dans la salle, tout le monde était si accueillant. J’ai beaucoup appris sur le fonctionnement local, sur la culture française et monégasque. Les gens ont commencé à m’ouvrir des portes et se sont investis car j’étais leur coéquipier. De plus, mon français s’est énormément amélioré en peu de temps car les entraînements, les matchs et les week-ends passés à voyager avec l’équipe remplacent des centaines d’heures de cours de français ! J’ai pu représenter Monaco lors de tournois européens et internationaux et j’ai vu de nombreux endroits, ce qui ne serait probablement pas possible si je jouais ailleurs.
“L’ASMTT est ma maison, j’ai rencontré des gens formidables depuis 15 ans«
Alexander ZELER
Sportivement, es-tu satisfait de ton niveau de jeu cette saison ?
Je pense avoir aidé l’équipe avec de belles victoires et des performances dans des moments cruciaux cette saison, ce dont je suis content. Cela dit, il y a quelques matchs que j’aurais pu gagner si j’avais été un peu plus intelligent tactiquement et mentalement. Parce que tout va si vite dans un match de tennis de table, avoir une bonne stratégie et avoir confiance en son jeu est aussi important que le jeu physique. C’est donc une chose sur laquelle je dois travailler.
Avec l’arrivée d’Anthony comme entraîneur, quelle conséquence cela a apporté à ton jeu ?
Anthony est un entraîneur et joueur admirable et inspirant ! Ce que j’aime le plus chez lui, c’est les conseils précis à ton jeu individuel parce qu’il a l’expérience d’un joueur de très haut niveau professionnel. J’apprécie donc vraiment les analyses de jeu avec lui : discuter de ce qui s’est bien passé et de ce qui ne s’est pas bien passé après un match, puis adapter l’entraînement en conséquence. Je pense que depuis qu’il est arrivé, j’ai pu améliorer mon revers et nous avons encore du travail à effectuer pour améliorer ma rapidité au niveau des jambes et mon jeu de service et de remise.
Tu joues à Monaco depuis 15 ans, peux-tu nous raconter ton meilleur souvenir ?
En termes de performances, je pense avoir joué l’une de mes meilleures saisons dans la ligue européenne de tennis de table (TT Eurocup) il y a environ 10 ans. Nous avons battu les meilleures équipes autrichiennes, belges, italiennes et françaises. Nous avons joué pour honorer notre ancienne Présidente Bettina Michelis à l’époque, qui est malheureusement décédée cette année-là et cela nous a poussés à mieux jouer. Je me souviens en particulier d’un match contre une équipe italienne en Sardaigne, où nous avons renversé le match de manière inattendue et nous nous sommes retrouvés en finale de ce tournoi.L’équipe a fait la fête toute la nuit. J’ai disputé certains des meilleurs matchs de ma carrière cette saison-là. En termes d’expérience, je pense que la participation aux Jeux des Petits Etats (JPPE) et la représentation de Monaco dans les tournois internationaux sont des moments qui m’ont donné le plus de fierté.
Quels sont tes ambitions à titre personnel pour la saison prochaine ?
Revenir au niveau auquel je jouais il y a environ 10 ans (ou mieux !), avant la naissance de mes enfants, le moment où j’ai voulu faire une pause pour me concentrer à 100 % pour eux. A ce jour, je suis toujours en mode rattrapage. Heureusement, le tennis de table est l’une des disciplines olympiques où on peut encore progresser après l’âge de 35 ans donc je reste confiant et motivé.
Un mot à ajouter ?
Revenez toujours vers votre passion, vous ne le regretterez jamais !
